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Redactie Dyslexie.be

Le marché du travail et la dyslexie


Via cet article de blog, nous voulons rapprocher les employeurs et les (futurs) employés atteints de dyslexie. Une meilleure connaissance de l’autre et des possibilités d’accompagnement est enrichissant pour les deux parties. Parce qu’un problème d’apprentissage ne doit jamais gêner le talent et l’ambition! La plupart des idées ci-dessous proviennent du projet gantois « City of People : inclusion in 4D » et des conclusions de différentes organisations (dont l’UGent, la ville de Gand, l’Artevelde Hogeschool et l’Imec) et des personnes qui ont travaillé sur ce projet.


 


En bref:

  • Les personnes atteintes de dyslexie y sont confrontées depuis le début de leur parcours scolaire: stages, travail le week-end ou job d’été

  • Les employeurs sont souvent mal informés sur les difficultés d’apprentissage et ne connaissent pas ou trop peu les qualités des personnes dyslexiques

  • Il est important de sensibiliser les maitres de stage, les employeurs et les agences de recrutement, mais il faut également travailler sur une procédure de candidature « équitable » et un soutien approprié sur le lieu de travail

  • Les employeurs qui investissent dans la neurodiversité trouvent dans les personnes atteintes de dyslexie des employés précieux pour l’avenir. Ils ont souvent des compétences en persévérance, en sens de l’analyse et de l’organisation, en innovation et créativité, en résolution de problèmes, en communication et une façon de penser “out-of-the-box”.

  • Rendre les conditions de candidature plus équitables en simplifiant la présentation des offres d’emploi : élargir les méthodes de candidature (autoriser l’envoi de CV-vidéos, par exemple), accorder un délai supplémentaire pour les épreuves de sélection ou permettre l’accès à des installations de support technique.

  • Une fois au travail, l’employeur peut faire la différence en instaurant un climat de confiance, c’est-à-dire : évaluer les besoins du travailleur, l’encadrer, lui créer un environnement de travail adapté, via la bonne approche et les outils de soutien nécessaires. Cette façon de travailler n’est pas uniquement avantageuse pour l’employé dyslexique!

  • Récemment, l’agence de surveillance britannique GCHQ est intervenue dans la presse (The Guardian). Ils recrutent depuis pas mois de 100 ans des employés actifs dont le cerveau fonctionne d’une autre manière.


 

Entrer sur le marché du travail avec un trouble de l’apprentissage comme la dyslexie

Ce n’est pas quelque chose qui vous attend seulement après l’obtention de votre diplôme, mais déjà pendant votre parcours scolaire, par le biais d’un stage de court ou long terme, d’un job le week-end ou pendant les vacances. Cela demande de suivre quelques étapes.

Il y a un certain nombre d’études sur les troubles de l’apprentissage dans un contexte éducatif. Mais le soutien se concentre principalement sur l’éducation et reste très en retrait dans le domaine du travail. Pourtant, un problème d’apprentissage dure toute la vie. La dyslexie ne disparaît pas comme ça.


Cela commence par la question « Dois-je dire aux gens que je suis dyslexique ? »

« Dois-je dire aux gens que j’ai lutté toute ma vie pour lire couramment et écrire sans faute ? » Evidemment, vous préférez ne pas le faire si cela peut nuire à vos opportunités de travail. Les employeurs ignorent souvent ce qu’est la dyslexie (ou toute autre difficulté d’apprentissage). En tant que stagiaire ou employé atteint de dyslexie, vous avez vraiment des atouts et vous êtes bien plus qu’une étiquette ou un stigmate. Lorsqu’il s’agit de choisir une filière d’études, les jeunes dyslexiques sont déjà confrontés au défi de trouver une orientation qui corresponde à leurs qualités tout en les stimulant intellectuellement. Un défi qu’ils doivent à nouveau relever lorsqu’ils se tournent vers le marché du travail. Trop souvent, ils se retrouvent dans des emplois où ils évitent de se sentir pris au piège.


Vivre avec les étiquettes et les malentendus

Créant des problèmes et des défis psychosociaux. La frustration ne fait qu’augmenter lorsque vous postulez à plusieurs reprises et que vous ne parvenez pas à obtenir le poste désiré. Outre une meilleure connaissance et compréhension des troubles de l’apprentissage par les maîtres de stage, les employeurs mais aussi les agences de recrutement, il faut également veiller à ce que la procédure de candidature soit « équitable » et à un soutien approprié sur le lieu de travail.


Aussi beaucoup d’atouts


Aujourd’hui, les chercheurs d’emploi comptent souvent sur l’aide de leur proches afin de relire un CV et/ou une lettre de motivation, par exemple. A cause de la façon dont les informations sont proposées, la recherche d’un stage ou d’un poste vacant approprié n’est pas des plus simple. Et si les deadlines existent dans l’enseignement, les candidats sont souvent exposés à la pression du temps lors des tests de sélection. Un atout caractéristique des personnes atteintes de dyslexie est leur pensée créative et leur façon de résoudre les problèmes. Beaucoup d’entre eux cherchent donc des astuces pour compenser eux-mêmes leurs difficultés. Leur persévérance très développée est également une qualité qu’un futur employeur sera heureux de rencontrer. Mais il y en a beaucoup d’autres. Souvent, ces personnes sont également compétente en organisation, savent sortir des sentiers battus et improviser, elles sont innovantes et ont de grandes capacités d’analyse. En outre, elles ont souvent des qualités en communication et en mise en relation très développées.

Un enrichissement pour l’entreprise

Les personnes atteintes de dyslexie possèdent beaucoup de compétences uniques et peuvent donc s’avérer être de précieux employés. Un employeur qui en est conscient et qui investit dans la neurodiversité rendra son entreprise plus forte pour le monde de demain toujours en mutation et rapide.

Mettre tout le monde sur le même pied d’égalité


Il est possible de faire en sorte que les règles du jeu soient les mêmes pour tous. Rendre les postes vacants plus accessibles, permettre l’envoi d’autre moyens de candidature tels qu’un CV-vidéo ou un prospectus au lieu d’une lettre de motivation, accorder du temps supplémentaire lors des tests de sélection ou donner accès à des dispositifs comme un logiciel de compensation pendant la candidature sont des solutions envisageables. Un masterchallenge tel que Talentive (*) pourrait être une réponse pour l’avenir, où une plateforme en ligne intelligente faisant le rapprochement entre les élèves/étudiants et leur stage futur, en tenant compte de la mission du stage, de leurs compétences et des obstacles, etc. Un projet comme Sollicimeer est également très utile pour emprunter cette nouvelle voie. Il s’agit d’une plateforme alternative de candidatures en ligne, qui a été développée dans le cadre du projet City of People et vise à promouvoir les candidatures multimédia.

Une fois que vous avez embauché quelqu’un

En tant qu’employeur, il est très important d’entamer la conversation. Créez une atmosphère ouverte où vous pouvez parler sans hésitation.  Demandez à votre employé ce dont il a besoin pour travailler de manière optimale. Proposez le coaching comme option. Fournissez un environnement de travail adapté, mais continuez aussi de stimuler votre employé. Éviter les pièges n’est pas une solution. La recherche de la bonne approche et des outils de soutien l’est. Par exemple, faire lire un document à haute voix au lieu de le lire soi-même ou téléphoner au lieu d’envoyer un courriel sont de bonnes approches. Les logiciels d’aide à la lecture et à l’écriture, comme Alinea ou Kurzweil 3000, augmentent l’indépendance et la productivité.

Cela ne doit pas vous coûter cher en tant qu’employeur ou employé. Une intervention financière sur le poste de travail – pour l’achat de logiciels comme Alinea ou Kurzweil 3000, par exemple – peut être demandée à l’AVIQ (en Wallonie) et au PHARE (à Bruxelles).

 

Dans l’actualité : article du Guardian sur la dyslexie

Les atouts de la dyslexie sont très appréciés a l’agence de surveillance britannique GCHQ.erd.



La neurodiversité dans le recrutement n’est pas chose nouvelle, mais elle mérite certainement qu’on s’y attarde de façon plus large. Par exemple, le GCHQ (agence de surveillance britanniques) recrute depuis plus de 100 ans des employés dont le cerveau fonctionne différemment. Selon le GCHQ, les personnes dyslexiques sont plus aptes que les autres à à repérer des schémas dans une grande quantité d’informations. Pour Jo Cavan, directrice du GCHQ, l’appréciation de ces actifs ne fera qu’augmenter à l’avenir. Par exemple, le GCHQ a déjà adapté son processus de recrutement : en accordant aux candidats plus de temps lors de tests ou en leur permettant d’apporter des organigrammes. De plus, le personnel du GCHQ reçoit une formation de sensibilisation. Lisez ici l’article traduit en français ou la version originale en anglais.


(*) Talentive, find your perfect internship – masterchallenge leerstoornissen ‘19-’20 UGent

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